Llyrd poussa la porte métallique du cimetière dans un grondement assourdissant. Ces pas l'avaient guidé sans qu'il sache trop bien ce qu'il fesait là.
Il continua à avancer dans l'allée principale puis bifurqua brusquement tout en inspectant les inscriptions sur les pierres tombales. Il cherchait quelque chose de bien précis et il espérait que la découverte qu'il allait faire allait lui apporter des réponses. A vrai dire, il en attendait beaucoup.
De son rêve de la nuit, il avait conservé une impression étrange ainsi qu'un parchemin retrouvé sous son sommier. A vrai dire, ce qu'il y avait de plus étrange dans tout ça, c'était l'écriture qui se trouvait être la sienne. Chose curieuse étant donné qu'il n'avait jamais mis les pieds dans cette chambre d'auberge. Etait-il somnambule ?
Le document semblait provenir d'un journal intime et avait été placé voulument à cet endroit là. Quelqu'un avait-il souhaité qu'il le trouve ?
Il savait qu'il pouvait faire confiance à l'auteur de ces lignes, une confiance inébranlable. Ainsi, il comptait les allées :
-Ochenta y tres, ochenta y cuatro -puis continuait de plus belle - Ochenta y siete, vale!!!
Il s'arrêta, avisa une pelle qui trainait puis regarda la pierre tombale qui se trouvait en face de lui. Une pierre sobre plantée à même la terre. Sur cette dernière se trouvait quelques plaques rendant hommage à l'être qui fut enterré ici jadis. Avec un peu de chance, il trouverait encore quelques bijoux au fond du cercueil.
Le soleil se coucha et notre cher ami, en était à trois ou quatre mètre de profondeur. Si peu ? En réalité il était constamment sur le qui vive et tentait d'être le plus discret possible. Ce n'est que lorsque la nuit fut totalement tombée que sa pelle heurta une surface creuse et qu'il passa au travers.
-Olé
Ces deux pieds se trouvaient dans le cercueil, du moins dans ce qu'il en restait.
Après en avoir dégagé le contenu, Llyrd inspecta l'ensemble. A vue de nez, la caisse semblaient vide de contenu mais intacte d'extérieur (à exception faite du couverte qu'il venait de fracturer). Y avait-il eu un corps autrefois ? Il trouva un mannequin en mousse en état de décomposition avancé et cela confirma ses craintes. Le parchemin avait raison, mais avait-on remplacé le corps ou sa première hypothèse était-elle la bonne ?
Pour faire bonne figure, il récupéra une poignet en argent et commença la remontée. Une pelletée de Terre lui arriva dessus l'instant d'après. Quoi que fut l'être qui se trouvait à la surface, on essayait de l'enterrer vivant.
-Eh l'ami, mêle toi de tes affaires tu veux. Il n'est jamais bon de faire ressurgir les histoires du passé, abandonne, cela vaut mieux pour tout le monde. Et croit moi, quelles que soient tes motivations, il y a des moments ou vivre une vie est plus enviable que de tenter d'en revivre une autre. Sur ce, Adios amigos comme tu le dit si bien.
Une ombre plana au dessus du trou avant de disparaître.
En remontant complétement, Llyrd prit les jambes à son coup et se précipita droit à l'auberge. Il avait eu son plein d'émotion pour la soirée, il n'y avait plus à en douter.
La lune était plus claire que jamais et ces conclusions du rêve de la veille n'avaient jamais été aussi fluides. Les pièces du puzzle commençait à se recoller petit à petit, il était en train de comprendre. Mais vallait-il mieux se souvenir où au contraire fuir l'évidence. Ce soir là, les portes du lieu se refermèrent sur ses conclusions. Rien ne pouvait supposer des événements de ce début de soirée. Rien, ormis peut être un énorme trou dans la terre et un monticule sur celle d'à côté.
Mais un autre spectateur avait lui aussi assisté à la scène. Sa main osseuse sortant de la pelouse s'accrochait à une mélèze de l'allée. Une odeur en décomposition s'en élevait. Il retourna cependant à son logis lorsque la porte claque pour la deuxième fois.
Deux hommes arrivèrent et se rendirent eux aussi à l'emplacement de la tombe.
-Un problème Edward ?
-Je pense que cela va en devenir un oui.
-Depuis quand es-il en ville ?
-Cet après-midi.
-Facheux, et comment a t-il découvert ?
-Aucune idée mais la rapidité avec laquelle il agis est stupéfiante.
-Je ne pensait pas que le cycle allait être bouclé si vite. Avez-vous une idée de ces objectifs actuels ?
-Faire du tourisme !!!
-Et il leur a fait avalé ça ?
-J'ai des contact à la mairie, il semble que oui.
-Facheux, facheux, il faut le freiner et l'empêché de remonté le fil.
-Comprenez bien que c'est le principe même de notre organisation et nous mettont un point d'honneur à son accomplissement.
- Avez-vous fait le nécessaire pour le manuscris ?
-Je n'ai pas eu à m'en occuper, il s'en est séparé de lui même.
-Ah, assurer-vous aussi qu'il ne les rencontre pas. Si ce rendez-vous devais avoir lieu, cela précipiterait davantage les choses et cela serait plus que regrettable.
-Je le conçois, j'ai d'ailleurs payé un homme de main pour l'empoisonner à petite dose. Le traitement devrait commencer dès le dîner. Par contre il a essayé de recontacter qui vous savez et je n'ai pu récupérer la lettre.
-Argh, débrouillez-vous mais faites lui boucler son cycle le plus vite possible, cela nous laissera plusieurs mois de répit afin d'organiser la suite des événements.
Une plume trainait au sol et Edward s'en empara avant de poursuivre.
-Oh, comme c'est étrange. Vous savez vous aussi ce que cela signifie, le temps nous est plus que jamais compter.
Le sang de son interlocuteur se glaça et son regard se pétrifia.
-L'autre imbécile serait lui aussi en route ? Prenons garde à nos arrière dans ce cas, vous savez aussi bien que moi les méfaits dont il est capable.Puis, avisant le trou dans le sol. Vous pensez qu'il a compris pour...enfin...Il fit un geste des yeux.
-J'en ai bien peur...
-Alors nous sommes repartis pour un tour ?
-Ecoutez pour le moment, il n'a pas découvert le but de son cycle, nous avons encore du temps concever-le. Mais il est vrai que si jamais ils reprenaient contact, une simple poignée de main nous serait fatale. Souvenez-vous que l'environnement exerce déjà son influence. Le fait qu'il boycote l'université ce coup-ci nous évite déjà bien des problèmes. Cependant, nous ne gagnons qu'une semaine ou deux. Et puis il n'a pas de pouvoir ni d'arme, nous avons vu pire.
-Soit, soit, il est donc primordial qu'il ne retourne pas sur les lieux que nous connaissons comme potentiellement susceptibles d'agir sur lui. Vous avez carte blanche sur le point de vue financier, vous savez qu'Eric ne lésine pas sur les moyens pour cette affaire. Servez vous sur le compte alpha153b. Vous trouverez ce qu'il faut. Quant au matériel, je sais que vous avez vos adresses, je vous fais confiance. Mais assurez-vous que les choses aillent le plus vite possible. Car le temps est plus que jamais précieux.
Il se saisit de la plume qu'avait Edward, la lança dans la fosse puis cracha dedans.
-Va au diable, sale hérétique!!! Ah, que cela s'entende, tout ce que je viens de vous dire doit rester entre nous et nous seuls. Un accident est si vite arrivé.
-Vos arguments me laissent toujours autant de marbre professeur. Comment pouvez-vous être aussi froid, cela reste quand même un être humain.
-Moins vous en savez, mieux cela vaut pour vous très cher. Il écrasa un cigarette dans le pelouse. Comprener bien que cela fait le 10e cyle auquel j'assiste et que mon expérience m'a appris à me méfier de tout. Vous comprendrez-vite avec l'âge.
[/b]Sur ces mots, l'homme se dirigea vers la sortie du cimetière. Il passa près d'un mélèze et ne paru jamais de l'autre côté. Une main c'était enroulée autour de son cheville et l'avait entraîné sous la terre avec une rapidité stupéfiante. Edward ne l'entendit pas crier, ni même le bruit de mastication qui suivit. La terre vibra un peu puis tout revînt à la normale.
Expérience ou non, il fallait bien se méfier de tout dans ce monde, et surtout la nuit dans un cimetière.
A cette heure-ci l'allumage automatique était éteint et les gardes de repos. Une pancarte indiquait pourtant "attention, à partir de 22 heures-danger de mort". Cependant, personne n'y prêtait vraiment attention.
Demain un enfant trouverait probablement des affaires abandonnées près le mélèze. Les affaires remontent toujours en surface après cinq heures du matin, les morts y veillaient. On en savait pas beaucoup sur la gastronomie funéraire mais, ce qui avait déjà été constaté auparavant concernait les plantes. Certaines étaient happées de la surface. Elles ne s'étaient pas desséchées comme on le pensait, non elles avaient été consommées.
Dans le cas de la viande c'était différent, elle constituait de la véritable matière organique pour les macchabées. Certains racontaient même que cela reconstituait leurs tissus mais rien n'avait pu le démontrer jusqu'à présent. Les dernières équipes à avoir voulu percer ce secret étaient devenues complétement folles. Ils avaient perdu la parole et le goût à la vie, rien de très enchantant en somme.
Au fond de la fosse, des asticots avaient pris possession de la plume et s'activait à sa disparition. Ils avaient beau être petits, leurs trois rangées de dents rotatives en faisaient des prédateurs or pairs.
La porte claqua à nouveau, il n'y aurait pas de désert ce soir...
Sam 4 Juin - 22:20
